L’année 2024 marque un tournant pour le secteur aérien en France avec l’introduction d’une nouvelle mesure fiscale axée sur la transition écologique. Cette initiative, annoncée dans le budget 2024, pourrait bouleverser le paysage du transport aérien.
Détails de la taxe
Baptisée « Impôt sur les infrastructures de transport de longue distance« , cette taxe vise principalement les grandes entreprises. Les critères pour être soumis incluent un chiffre d’affaires dépassant 120 millions d’euros et une rentabilité des dernières années s’élevant à 10%. Les aéroports majeurs comme ceux de Paris, Nice, Marseille et Lyon seront principalement concernés. L’objectif principal : faire payer davantage ceux qui polluent davantage.
Témoignage officiel
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a clairement déclaré que cette taxe vise à « faire en sorte que ceux qui polluent davantage contribuent davantage ».
Conséquences directes pour les aéroports
L’impact est palpable. Pour l’aéroport de Paris, le coût estimé s’élève à 90 millions d’euros en 2024. De plus, près de 75% de ce coût sera transféré aux compagnies aériennes via des redevances accrues.
Impact sur les passagers
Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français, avertit : « Nécessairement, quand vous avez une fiscalité qui augmente d’une telle ampleur, il y a une répercussion sur le prix des billets« .
Réactions et adaptations des compagnies aériennes
Les passagers doivent s’attendre à une augmentation des tarifs étalée sur 2-3 ans. Anne Rigail, directrice générale d’Air France, souligne que « dans les années à venir, avec la transition environnementale et l’ambition de décarbonation, il faudra effectivement payer un peu plus cher ses billets d’avion« . Une préoccupation majeure demeure : la distorsion de concurrence. Air France craint que des compagnies comme Ryanair en bénéficient indûment. Arnaud Aymé, spécialiste des transports, renforce cette inquiétude : « Un aéroport n’est pas seulement un endroit de débarquement, mais aussi un endroit d’escale. Or si les redevances d’ADP deviennent dissuasives, nul doute que les compagnies aériennes choisiront un autre aéroport pour leurs correspondances ».
Contexte écologique
Le secteur aérien est actuellement responsable de 2,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cette mesure vise donc à réduire ces émissions significativement.
En bref,
Cette nouvelle taxe, tout en soutenant la transition écologique, impose des défis majeurs au secteur aérien. Entre les augmentations tarifaires pour les passagers et les préoccupations compétitives pour les compagnies, l’avenir du transport aérien en France est à surveiller de près.
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